Evoluţia Vicus-ului de la Tibiscum în sec. II-III. Cu privire la principalele căi de acces în aşezare

L’ évolution du Vicus militaire de Tibiscum (IIème-IIIème siècle) Concernant la planimétrie de la cité

Autor: 

Doina Benea

Mariana Crînguş

Depuis la première publication en 1991 du vicus militaire de Tibiscum (Benea, 1991, passim.), les recherches archéologiques ont apporté un important accroissement d’information par les découvertes faites à: Caşei, Gilău, Brâncoveneşti, Bumbeşti. Mais celles-ci n’ont pas encore été publiées intégralement et elles n’ont pas été classifiées de point de vue topographique, en fonction de la position et de l’orientation du camp, ce qui rend difficile l’analyse corecte des établissements.

Les plus représentatifs établissements continuent d’être ceux situés à Porolissum, à Micia et à Tibiscum, et, plus récemment, à Praetorium. Les dernières recherches magnétométriques ont offert à Alexandru Matei la possibilité d’identifier un possible centre de l’établissement à Porolissum (il reste encore incertain s’il s’agit d’un vicus militaire ou d’une ville (ayant la qualité de municipium en dernière phase). La publication d’un plan de l’établissement de Micia par D. Alicu et C. Opreanu offre une première possibilité de discussion concernant l’établissement, mais sans bénéficier d’une possible analyse stratigraphique et, implicitement, chronologique. La datation des deux fortifications serait aproximativement des années 106-117/118 et ensuite la deuxième phase jusqu’au moment de la construction du grand camp. Ce sont surtout les sondages effectués près du premier et troisième edifices en 1995-1997 qui paraissent être les plus significatifs.

Qu’est-ce qu’on connaissait jusqu’à cette date? C’est l’existence des 4 fortifications:

1) un castellum (I) (60×60) (daté de la période d’entre les deux guerres daco-romaines);

2) un petit camp en argile à l’enceinte refaite en pierre, placé sur la première fortification (110x101m).

Dernièrement, les recherches archéologiques de Tibiscum ont enrichi l’information documentaire concernant l’evolution de l’établissement situé près du camp.

3) un camp en argile (III) situé au Sud du petit camp (phase 2) dont on connait seulement le coté du Nord contemporain à la dernière phase d’habitation du petit camp en pierre;

4) le grand camp (IV), dont la construction présupposait l’inclusion des deux fortifications antérieures (II et III), documentée pendant le règne de Marcus Aurelius et datée par l’inscription élevée dans la cour du commandement du camp en 165.

Le vicus militaire découvert à Tibiscum, que nous avons étudié pendant plusieurs années par des recherches nouvelles, on en reprenant celles effectuées par M. Moga, il présente quatre grandes phases d’habitation identifiées d’aprés les recherches réalisées dans les édifices: I, II, III, VII, VIII.

1) la phase de bois datée entre les années 106-117/118 et par de violents incendies à cette date

2) la phase de pierre qui a duré jusque dans les années 158/159, peut-ętre męme 167, étape terminée aussi par un fort incendie (identifiée dans les édifices II, VII, VIII).

3) Depuis le règne d’Antoninus Pius-le début du règne de Marcus Aurelius, on constate l’apparition des édifices en pierre gardés dans la forme actuelle. Chaque édifice présente des étapes propres de reconstruction.

Nous pouvons remarquer quelques modifications pendant le règne de Septime Sévère ou de Caracalla. L’étape se termine en 271.

4) On constate, à l’époque post-romaine, la continuité d’habitation des anciens édifices seulement dans des espaces plus étroits (Benea-Bona, 1994, 61-62).

C’est, jusqu’ à présent, la configuration chronologique de l’établissement de type vicus militaire de Tibiscum.

En 1995, pour vérifier la stratigraphie, on a tracé une section de 13×1,20m (SI) à 3,80m du coin Sud-Est de la section, ou se trouve un point situé à une distance de 15,80m du coté de Sud-Ouest de l’édifice I. La section est parallèle à la partie d’Ouest du I-er édifice- un atélier de verrerie.

Cette section nous a offert une stratigraphie intéressante pour la période de début du vicus.

1. Le premier niveau d’habitation apparaît à une profondeur de 2,25-2,40m et se caractérise par une argile brune avec pigmentation de charbon, des traces faibles de matériel archéologique (la céramique). Trois piliers en bois marquent une portion faisant partie d’un édifice orienté sur la direction Sud-Nord sur une longueur de 9,35m.

2. Ce niveau d’habitation est surmonté d’une lentille de gravier épaisse de 0,20m entre M 7-8,50m, d’une lentille en bois et d’une autre en torchis brulé. La route a une largeur de 5,25m. La rigole située au coté Sud de la route a été désaffectée et transformée en fosse ménajère.

En fait, les premiers quatre niveaux de reconstruction de la route antique représentent des réaménagements, entre lesquels il y a des lentilles minces d’un centimètre d’argile noire. Le quatrième niveau d’utilisation de la route est contemporain avec le nouveau aménagement situé entre M 0 – 1,50 m, qui représente un habitation en torchis et en bois brulés, mais elle aussi détruite par un incendie.

Le quatrième niveau de la route antique comprenait une couche dense de sable d’épaisseur de 15 cm sur laquelle est superposée une couche de cendre et de bois brulé épaisse de 5 cm.

La route a été refaite de nouveau (V-ème phase) d’une couche de gravier (10 – 12 cm) sur laquelle se trouve superposée une couche de bois brulé (9 cm).

La sixième phase représente un dernier aménagement de la route ayant une épasseur de 25 cm. Ensuite la route est abandonnée et on attribue à la région une autre destination et une autre organisation. La route est superposée par des aménagements réalisés en torchis.

L’épaisseur générale de la route est d’un mètre. L’orientation de la route est vers Sud-Est avec une déviation d’un mètre que nous avons observée entre les deux parois de notre section.

À point de vue archéologique, elle a été identifiée sous les pièces 1-ère et 4-ème du premier édifice sur une portion de 1,50 m, étant encadré au bâtiment de cet édifice. Dans ces chambres, au-delà du dernier sédiment de gravier on a déposé une couche de mortier de 5 cm pour isoler la nouvelle construction de l’ancien bâtiment .

La structure de cette route, sa largeur, en fin de compte, indiquent qu’il s’agit d’une route impériale qui, à un moment donné, entourait le petit camp de Tibiscum et traversait le cours de la rivière de Timiş vers Ulpia Traiana Sarmizegetusa ( aucun doute, dans l’antiquité, le cours de la rivière aura du différent car les bâtiments découverts au fond de la rivière d’aujourd’hui sont des murs appartenant à plusieurs constructions).

La route marque, ainsi, la première étape d’habitation organisée de la région et représente le commencement de l’habitation du vicus militaire lorsque les constructions situées le long de celui-ci étaient faites en bois. Par conséquent, au Nord de la route, à la meme profondeur, on a découvert le premier atélier de poterie de Tibiscum daté de l’époque de Traian. On a découvert un deuxième aménagement en bois, comprenant les deux, trois étapes d’habitation, tout près de la route découverte entre M 0 – 1,50 m. Ce matériel archéologique très intéressant comprend des fragments d’un pot dace travaillé à la main, deux couvercles romains, une patère, deux ciseaux et de nombreux os de sanglier, de mouton et de chèvre.

En 1996, une section (SII) a été tracée à travers la quatrième pièce de l’édifice III pour identifier la stratigraphie. Elle a été prolongée en dehors de la construction de 5 x 1,50 m. À la profondeur de 0,92 m – 1,50 m on a découvert le tracé d’une route antique, qui pénétrait sous le mur de l’édifice III à 1,40 m. Bien qu’ on ne l’ait pas découvert entièrement sur le côté d’Ouest, sa largeur s’approche de 5,40 m. Dans la deuxième section-prolongement, le premier niveau d’habitation apartient à des constructions en bois de type baraque. Comme nous l’avons déj à remarqué, la route comprend deux ou trois étapes distinctes de reconstruction, dont la plus concluante serait la dernière, marquée par une lentille mince de 2 cm de bois brulé. L’édifice situé dans les fondements du bâtiment III , que nous avons trouvé dans la quatrième pièce sous la forme d’un mur, ayant une largeur crépi jusqu’ à une hauteur de 0,50 m avec un socle de 0,80 m et une fondation de 0,40 – 0,45 m en pierres de rivière sans mortier, présentant une crépissure sur la partie extérieure, était contemporain avec la route. L’orientation de la route est approximativement sur la direction nord-sud et marque ainsi une ramification de la route impériale dirigée vers le petit camp. Les deux routes se rencontrent quelque part près du coté nord de l’édifice II. C’est ici qu’est le mieux conservé une partie de la phase de bois représenté par une construction en poutres de bois découverte partiellement, ayant au milieu un four ménager. La nouvelle route identifiée près de l’édifice III représente une trameprincipale de circulation du vicus militaire, le long duquel on a aligné une série de constructions de type baraque en bois ou la population du vicus vécu.

Il faut remarquer, particulièrement, l’existence des traces d’habitation romaine antérieures aux trajets des deux routes, ce qui marque , à notre avis, l’établissement de la population du vicus, probablement de la Cohors I Sagittariorum immédiatement après l’année 106, quand il n’y avait aicune organisation de ce territoire.

Quand est’ce-qu’on a construit la route impériale orientée sur la direction Est-Ouest? Pendant les années qui succèdent à la formation de la province Dacie. Ainsi, si le Milliarium de Aiton confirme les travaux de construction de la route impériale vers l’année 108, il est probable qu’ à cette date la route de Tibiscum a été construite elle aussi, car la construction de la principale voie de communication était réalisée par l’armée, chacune dans son secteur d’activité. En tout cas, pour l’instant, les traces de datation ferme manquent à Tibiscum. L’utilisation intense de la route impériale evident témoignent les six niveaux de reconstruction nous amène à la conclusion qu’il y avait un trafic routier intense, mais il y avait aussi des dangers externes qui ont affecté cette voie de communication ( nous nous référons surtout à la reconstruction des phases IV-ème et V-ème).

Il est difficile maintenant de reconstituer dans le temps ces moments pour lesquels les découvertes spécifiques de datation manquent.

Les deux sondages que nous avons entrepris imposent quelques conclusions préliminaires:

1. Les nouvelles découvertes, les premières de ce type pour la province de Dacie,

témoignent une présence romaine civile sur la place du futur vicus miliaire caractérisée par des baraques en bois ou même des chaumières. On ne peut pas préciser si elles étaient disposées ou non dans un ordre précis.

2. La route impériale decouverte sur la direction Ouest-Est entourait le petit camp

vers l’Ouest et dans la zone du futur édifice I. Son tracé était déj à orienté vers l’Est . Cela signifiait que la limite du Nord du vicus militaire se terminait près de cette voie de communication, ce qui nous conduit à la conclusion qu’au moment de la construction de deuxième petit camp, celui-ci représentait le terrain attribué au vicus militaire. Pour l’instant, les recherches archéologiques situées à l’Ouest de la ligne des bâtiments en pierre n’ont dépisté que des annexes ménagères, mais nous devons admettre que les recherches ont eu seulement un caractère de sondage.

Désormais, par la deuxième route découverte près du bâtiment III nous pouvons parler de l’organisation du vicus militaire. Cela a été possible grâce aux baraques en bois disposées le long de la voie de communication vers le camp. On ne connait pas exactement son (ductul) probablement parallèle à celui du grand vicus.

Il est probable qu’aux alentours du petit camp, son trajet s’arrêtait devant la porte de Nord du camp. Ainsi, sur l’espace relativement grand, disposé entre le bâtiment VIII, la route actuelle d’accès dans la réserve archéologique et la pante située devant les douves s’est trové le centre du vicus militaire dans sa phase recipiente.

3. La désaffectation de la voie principale de communication a été déterminée par

des raisons très précises. Tout d’abord, l’extension du vicus a conduit à la construction du bâtiment au-dessus d’une partie de la route. Malheuresement, nous ne pouvons plus établir aujourd’hui l’extension de celui-ci, car , après le bâtiment I, le terrain a souffert une érosion à cause du cours instable de la rivière Timis. Ainsi, nous ne pouvons pas établir la limite du Nord du vicus dans sa dernière phase d’habitation.

4. La route impériale découverte en 1995 près du bâtiment I, est daté de la période 108- le moment de la construction- 158/159, quand elle a été abandonnée.

5. Le changement de la route impériale a pu se produire seulement au moment de la construction du grand camp, quand elle a du recevoir un autre trajet, déterminé par la configuration du terrain. Par la suite, la porta praetoria du nouveau campa été orientée vers l’Est et on a tracé la ramification de la principale route vers l’Est avec 16-18m recevant le duct actuel.

Il paraît donc que les nouvelles constructions bâties en pierre ont reçu cette organisation toujours à cette époque-l à, c’est à dire à l’époque d’Antoninus Pius-Marcus Aurelius (158-165). C’est à partir de ce moment-l à que le vicus s’est élargi vers l’Est dans une structure étroite d’édifices-habitations disposées à 1,50m l’un de l’autre. Nous ne pouvons pas préciser combien il s’est élargi vers Nord-Est ŕ cause de la meme rivière de Timis.

On constate l’abandon de la route impériale à d’autres établissements de type vicus pendant les reconstructions générales constatées dans les camp. Ainsi, à Praetorium (Mehadia), la cellad’un temple a été élevée sur le trajet d’une route impériale large de 6m, située entre le camp et la rivière Belareca.

Les nouvelles découvertes nous permettent de compléter le tableau évolutif d’un vicus militaire pour une troupe auxiliaire de 500 hommes, comme c’était au début le cas de la Cohors I Sagittariorum. Le terrain affecté de l’ ager publicus pour le vicus militaire doit avoir eu sur la direction Nord-sud une longueur de 144 m (respectivement 150 m).

Il est probable, en prenant en consideration le système romain (qui utilisait les centuries), qu’il avait une forme carrée presque égale à celle du camp en question.

En conclusion, les fouilles récentes effectuées à Tibiscum ont permis la reconstruction du processus d’édification du vicus militaire, son évolution et surtout les changements majeurs survenus ici à la suite de la reconstruction du camp. La portion du premier vicus militaire de Tibiscum démontre, unde fois de plus, la dépendance des établissements de ce type de l’orientation et de l’évolution de la fortification de point de vue de la construction. Pour l’instant, le vicus militaire de Tibiscum est le seul qui ait permis la mise en évidence des principales étapes de son existence.

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